Semaine du 18 au 24 septembre 2023

Lundi 18 septembre / Cavalaire
La capitainerie confirme la possibilité de rester au port de Cavalaire jusqu’au 21/9, date à laquelle nous aurons une place à Antibes. Entre deux, l’état de la mer rendra tout mouillage inconfortable et aucun autre port d’ici à Antibes ne peut nous accueillir, à cause du salon de Cannes et des Régates Royales ce week-end. 
Au matin, le vent s’est calmé, mais dans l’après-midi, des rafales ont encore poussé Heolia, contre le yacht de bâbord, cette fois. Une balade le long de la plage de Cavalaire a confirmé que la mer est encore agitée.

Mardi 19 septembre – Cavalaire
Beau temps avec des rafales de vent encore par moments, dans un peu tous les sens. 
Je suis partie à la recherche des sentiers de randonnées indiqués par l’office du tourisme. Après avoir traversé la ville, je suis descendue à une plage cachée de l’autre côté de la colline. Enfin elle n’est pas si bien cachée, à en juger par le monde qui y était. De là j’ai trouvé le début des sentiers de randonnée. J’ai opté pour la section « bord de mer » et j’ai dû grimper par un petit sentier raide et hérissés de pierres, qui suit le littoral. J’ai progressé jusqu’à une petite intersection, qui m’a permis de retourner par le sentier central, plus large, mais plein d’ornières creusées par le ruissellement des pluies. Je n’ai pas croisé une seule personne durant ma randonnée.
A dix-huit heures a eu lieu un concert « vintage » (rock et disco) sur la place surplombant le port. Nous étions donc aux premières loges pour le son, mais pas la vue. J’ai fait la curieuse et je suis sortie en passant par la plage. J’ai découvert un petit hydravion, garé à trois pas de nous, sur la plage, que je n’avais pas encore remarqué. Je n’ai pas réussi à savoir le nom de la chanteuse ni du chanteur qui se sont produits. Je suis restée un moment et après je suis retournée au bateau écouter la fin du concert depuis nos coussins.

Mercredi 20 septembre – Cavalaire
J’avais prévu de faire la suite des sentiers côtiers, mais la pluie m’en a dissuadée. Autant éviter glissades et pataugies dans la boue. Je me suis bornée aux rues tristes d’un Cavalaire automnale. 

Jeudi 21 septembre – Cavalaire / Antibes
La météo devait être clémente. Nous sommes partis tôt, sous un déluge de pluie, dans une eau boueuse et une houle forte nous attendait dès la sortie du port. Nous avons dû nous changer de vêtements une fois en mer et à l’abri dans le carré (on peut diriger le bateau de l’intérieur heureusement). Hélas le Moody n’est pas équipé d’essuie-glaces et la visibilité était très limite, à part un rayon de soleil au cap Taillat. On voyait à peine et au dernier moment bateaux, qu’on croisait. Avec la houle d’arrière et le vent fort de face, nous nous sommes faits chahuter du début jusqu’à la fin et nous nous sommes trainés à 4 noeuds.
Le temps s’est un peu éclairci en passant St Tropez et l’Estérel. Puis Cannes, avec des paquebots amarrés devant la ville. Nous avons doublé les îles de Lérins et sommes arrivés en vue de Port Vauban, son Fort Carré, son quai des milliardaires complet et ses méga-yachts amarrés à l’extérieur. Quel plaisir de retrouver le calme, un fois à l’intérieur du port, puis au ponton.

Vendredi 22 septembre / Antibes
Journée de repos, alors que le vent continuer de souffler en rafales par moments. Plein des réservoirs de gas-oil pour l’hivernage et changement de place pour la n°13 du quai E02, où la passerelle ne risque pas d’embrasser la borne d’électricité.

Samedi 23 septembre / Antibes
Le beau temps est revenu et le vent s’est enfin calmé. Nous préparons le bateau pour son hivernage à flot à Antibes, jusqu’à avril prochain. La liste est longue des choses à faire avant le départ. 
Déjeuner chez Jules pour déguster leur excellent aïoli. En cours de route, nous croisons un groupe de membres des « Communes Libres », en costumes très hétéroclites. En fait ce sont des associations loi 1901, qui animent leurs quartiers, dans des domaines variés.

Dimanche 24 septembre / Antibes
Suite des préparatifs et visite guidée du Fort Carré, qui surplombe le port. Le chemin de ronde et ses quatre bastions offrent une vue à 360° sur la ville d’Antibes, la mer, la côte est et l’arrière pays. A sa construction au XVIe siècle, il défendait la frontière avec le duché de Nice. Sa forme ne laissant aucun angle mort aux attaquants est due à Jean de Renaud, bien avant la visite de Vauban, qui a peu modifié le fort.
Le soir, diner toujours aussi agréable, chez nos amis Philippe et Catherine d’Antibes.

Et voilà la fin de notre saison 2023. Nous sommes rentrés à Brest par le train le mardi suivant. Heolia est resté à flot à Antibes, en attendant de nouvelles aventures!

Semaine du 11 au 17 septembre 2023

Lundi 11 septembre / Banyuls – Sète
Nous avons fait une longue navigation pour traverser le golfe du Lion, de Banyuls à Sète, en ligne directe (7h00 à 17h00). La mer était belle et le vent bien axé. En cours de route, nous avons retrouvé nos passagères clandestines des longues traversées, des libellules qui se sont accrochées comme elles pouvaient sur le patara et la bôme. Nous n’avons pas vu de dauphins, mais de gros poissons qui sautaient à la surface de l’eau, peut-être des thons? Nous avons croisé des palettes de bois à la dérive, en surface et que nous n’avons heureusement pas heurtées. Nous avons aussi croisé des pêcheurs trainant leurs filets, dans tous les sens et sans faire attention aux autres bateaux. Nous connaissons le port de Sète pour y être venus plusieurs fois. Nous avons trouvé seuls l’emplacement 

Mercredi 13 septembre / Sète – La Ciotat
Départ à 7h00 du matin. Cap à l’est maintenant. Dès notre sortie du port, une houle désagréable nous attendait (contrairement aux prévisions météo). Le soleil s’est levé et a éclairé la colline de Sète dans notre dos. 
Plus loin, nous avons longé le delta du Rhône. La Camargue est très basse sur l’eau, signalée par un trait fin à l’horizon. Quand nous nous sommes rapprochés de Marseille les infrastructures de Fos et l’étang de Berre ont modifié le paysage. A ce niveau, nous avons croisé cinq remorqueurs, groupés autour d’une éolienne flottante, côté mer (Projet PGL Provence Grand Large), en cours d’installation sur site à 100 m de profondeur d’eau. 
Ensuite nous avons passé Marseille et la côte est devenue montagneuse, rocheuse, sèche. Nous avons dû éviter un bateau de pêche qui nous aurait percutés, si nous n’avions pas changé de route… Plusieurs cargos et paquebots sont passés très près aussi, mais sans collision of course!
Juste après Marseille, nous sommes passés à l’abri de l’île Riou, par un passage suffisamment profond et assez étroit, qu’Emile connaissait déjà. Nous avons apprécié le court moment de calme. Nous aurions pu mouiller à cet endroit, s’il n’avait pas été interdit de jeter l’ancre dans les calanques. Le soleil s’est couché derrière l’île Riou, juste après notre passage et le ciel s’est peint de rouge. On apercevait le Bec de l’Aigle de la Ciotat, devant nous. La nuit nous a cueillis à hauteur de Cassis, avant que nous l’atteignions. Heureusement nous avons pu suivre notre tracé d’avril dernier sur la carto, pour passer entre les rochers, à la base du cap, tourner vers le nord et déboucher devant La Ciotat et ses lumières. 
A l’issue des quatorze heures de route à se faire chahuter d’un bout à l’autre, nous sommes entrés dans le port un peu avant dix heures du soir. Des passants ont aimablement attrapé nos amarres, en l’absence du personnel du port. Nous nous sommes débrouillés pour récupérer et installer une pendille. Puis nous avons pu souffler au calme et avec soulagement, car cette place au port avait été confirmée assez tard dans l’après-midi seulement.

Jeudi 14 septembre / La Ciotat
Farniente puis déjeuner au restaurant « Les Minots ». Un bon plan. La fricassée de « chipirons » (toutes petites pieuvres) et la raie… miam! 
Nous avons assisté aux acrobaties d’une trapéziste, suspendue dans le mat d’un bateau proche, tandis que les autres jeunes du bord chantaient. Ils devaient répéter un spectacle, prévu pour le week-end. 
Nous sommes allés visiter le jardin botanique, qui se trouve au pied du Bec de l’Aigle. Nous avons passé le chantier et ses méga-yachts en cours de maintenance (belle reconversion*), une petite crique aux eaux transparentes, avec son coin de plage et ses baigneurs. Nous avons traversé le jardin et au fond, nous sommes tombés sur une flèche indiquant « le belvédère ». Le chemin empierré de petits galets ronds et glissants était très pentu. Heureusement une corde tendue sur un côté permettait de s’assurer (surtout pour la descente). A l’arrivée en haut du promontoire, au belvédère, on découvrait une superbe vue plongeante sur la mer, à pic, en contrebas. Un couple de marcheurs parlaient de se rendre à un second belvédère. Je les ai suivis pour voir l’endroit, qui n’était pas fléché. L’embranchement se trouvait plus bas et partait vers l’est. L’accès était un peu stressant, car passant par un éboulis en pente au-dessus du vide. Mais le point de vue à l’arrivée au belvédère était des plus spectaculaires. A droite le Bec de l’Aigle et sa pente arrondie, plongeant dans la mer. En face l’île Verte et la côte, dans le lointain et en bas des petites calanques étroites aux eaux limpides, avec quelques baigneurs et paddles colorés. 
Après diner, nous avons entendu de la musique sur le port et nous sommes ressortis, par curiosité. Une foule était amassée devant le grand écran (à poste sur le quai) et qui diffusait un concert de Christophe Maé. La scène se trouvait sur un ponton flottant, un peu plus loin dans le port. Nous sommes restés assister au concert sur les quais, puis depuis les sièges du cockpit d’Heolia, d’où nous avions une vue directe sur le grand écran et le son assorti. Le concert suivant n’étant pas à notre goût, nous sommes allés nous coucher.
Note d’Emile: Aujourd’hui, à la Ciotat, l’entretien des méga-yachts (par Monaco Marine) remplace l’activité très ancienne des chantiers navals, dont l’immense portique et les grandes grues abandonnés sont les témoins. La reconversion ne s’est pas faite de gaité de coeur….

Vendredi 15 septembre / La Ciotat – Cavalaire
Nouveau départ matinal hier. Au début, le temps était très agréable, la mer belle et bien bleue, le vent dans les voiles…. Mais ça n’a pas duré. Le vent a tourné, s’est renforcé et s’est axé comme les vagues, de face. Les embruns ont rapidement transformé le bateau en « Moody en croute de sel » et notre vitesse a chuté. Mais c’était tout de même moins pénible que la houle de travers. Nous avons suivi la jolie côte, ses calanques, pinèdes et villas de luxe. Nous sommes passés entre le continent et les îles du Levant, sans qu’elle nous offre de protection. Nous avons croisé des tas de voiliers et le gros remorqueur, l’Abeille Méditerranée, nous a doublés pour aller sans doute se positionner en mer, en vue du coup de vent à venir. 
A seize heures, nous avons retrouvé Cavalaire. Cette fois, , nous sommes au quai des « gros » à droite en rentrant dans le port. Même là, il ne reste que 80 cm sous la quille. Nous sommes bien calés entre deux yachts à moteur, la pluie et le vent peuvent arriver.

Samedi 16 septembre / Cavalaire
Le coup de vent prévu par la météo est arrivé. Un vent furieux a soufflé toute la journée. Nous avons une vue directe sur la plage, de l’autre coté du quai. Pas de baigneurs, juste un kite-surfeur qui a eu du mal à sortir de l’eau et monter sur sa planche à cause des vagues et du vent. Dans l’après-midi, une petite troupe de cerf-volants s’est mise à flotter dans le ciel, dont des pieuvres noires et une baleine.
Nous avons fait une opération débouchage de réservoir d’eau noire (wc). Difficile et pas très agréable, mais important.
Consolation, le soir nous étions aux premières loges pour assister, depuis le cockpit, à un feu d’artifice, tiré depuis la plage à une centaine de mètre de nous à peine. Spectacle réussi malgré le vent encore assez fort.

Dimanche 17 septembre / Cavalaire
Toujours autant de vent durant la nuit et la journée de dimanche. Notre bateau est poussé par le vent contre le yacht de tribord et les pare-battages sont écrasés par le poids du bateau, mais l’amarrage, que nous avons renforcé, tient bon. Encore des cerf-volants dans le ciel. Nous visitons une exposition de belles photos sous-marines, dans le hall du cinéma. 

Semaine du 4 au 10 septembre 2023

Lundi 4 septembre / Arenys de Mar
Le vent s’est déchainé par rafales comme prévu.  Balade le long des plages qui bordent le port, coté nord. Très peu de gens dans l’eau et même sur le sable et grosses vagues.

Mardi 5 septembre / Arenys de Mar (Gerone en voiture)
Cette fois le vent s’est calmé. Nous attendons que la mer en fasse de même. Nous nous sommes rendus à Gerone en voiture de location. Murailles, tours, églises et demeures anciennes sont massives et imposantes. Nous sommes passés voir la lionne, dont les superstitieux viennent embrasser le « cul » pour s’attirer la chance. Mais n’avons pas tenté l’expérience, en raison de notre incrédulité et des risques de contamination. Le Rio Onyar, qui traverse la ville est quasiment à sec et on voit très bien de gros poissons, qui fouillent le fond à la recherche de leur pitance. Les bâtiments en bordure de rivière s’affichent en un harmonieux nuancier de jaune, ocre et orange. Nous sommes rentrés par la côte au nord d’Arenys. La voie ferrée qui suit la côte ne participe pas à rendre les petites villes attractives, ni les fronts de mer bétonnés.
Apéro à bord d’Heolia avec notre voisin de ponton, Pascal un lorientais, qui va vendre son « lévrier des mers », car son épouse n’a plus envie de naviguer.

Mercredi 6 septembre / Arenys de Mar (Vic par voie terrestre)
Nous avons fait une nouvelle excursion en voiture, à Vic cette fois, une autre ville à l’intérieur des terres. Cette ville n’est pas très touristique a priori, mais nous avait été recommandée par nos amis du Conquet, Alain et Anne-Hélène et nous avons été agréablement surpris. La ville arbore de nombreux bâtiments décorés, de grandes places harmonieuses, des petites rues animées et les traditionnelles églises en nombre, en plus des nombreuses charcuteries qui vendent la « cochonnaille » locale, spécialité de Vic. La région compte de nombreux producteurs de porcs (Emile en avait d’ailleurs visité un dans les années 80, en pointe déjà à l’époque sur l’informatisation de son élevage).
Ensuite nous sommes rentrés au bateau, via Mataro pour rendre la voiture de location.

Jeudi 7 septembre / Arenys de Mar – Palamos
Après les plages interminables, rectilignes et bordées d’immeubles, nous avons retrouvé la jolie côte rocheuse et accidentée, avec de belles villas dispersées dans les arbres et aussi quelques immeubles par endroits et sur les rares plages. Une petite houle et un faible vent de face nous ont accompagnés jusqu’à Palamos, doté de deux marinas et d’un port de pêche assez actif. 
Le marinero nous a casés juste à l’entrée de la marina, entre un mur, surplombé d’une route à camions et un beau et grand voilier (Solaris 60 pieds). Peu de temps après notre amarrage, le propriétaire du bateau voisin est arrivé, couronne de cheveux blancs en bataille, short et tee-shirt vert pomme et chiffon rose à la main. Il a bien méticuleusement vérifié les pare-battages entre nos coques, en a ajouté un et s’est mis à quatre pattes à briquer le pont et l’inox déjà rutilants. Emile a essayé d’engager la conversation, mais la seule chose qui l’intéressait, c’est quand nous repartions…. C’est tout de même un peu vexant. Petite marche en ville et nuit calme et fraîche (20°C le matin). Palamos, bien que capitale régionale, ne nous a pas laissé un souvenir impérissable.

Vendredi 8 septembre / Palamos – Rosas
Nouvelle étape vers le nord. Mer belle avec légère houle progressivement remplacée par des vagues. Trop peu de vent pour avancer à la voile seulement. La côte est maintenant plus belle de mon point de vue. Roches et bois de pins parasol, avec de belles villas dotées de vue mer imprenable. Puis la côte s’est éloignée de la ligne droite et s’est abaissée, quand nous avons atteint la grande baie de Rosas que nous avons traversée en ligne droite. Les Pyrénées se sont profilés derrière la ville qui s’étale sur les collines desséchées et le bord de mer. Toutes les maisons ou presque sont blanches et cela procure une certaine harmonie à la ville. 
Le port est très grand et on nous a installés tout au début de la longue digue/route, près de l’entrée du port. D’autres bateaux sont arrivés dans l’après-midi quand le vent s’est finalement levé de mauvaise humeur. Nous avons fait notre traditionnel tour en ville pour explorer les environs du port. Rosas est très animée et totalement colonisée par les français (bateaux français et conversations en français partout en ville). Le soir la digue-route sert de balade rafraichissante, parcours d’entrainement aux sportifs et lieu de rencontre pour les jeunes. L’endroit n’est pas aussi calme que lors de nos escales précédentes. Rosas est notre dernier port en Espagne, avant la frontière.

Samedi 9 septembre / Rosas – Banyuls
Après avoir quitté Rosas, nous avons suivi la côte vers l’ouest un moment,  avant d’obliquer au nord de nouveau. Nous avons passé Cadaques, le très beau village blanc de Salvador Dali. 
Nous avons franchi la frontière entre l’Espagne et la France au niveau du village de Cerbère, sans signe distinctif de la frontière, vue de la mer. Très vite ensuite nous sommes arrivés à Banyuls. C’était notre première fois dans ce petit port. En fait il y a très peu d’emplacements avec suffisamment d’eau pour Heolia. Nous nous sommes amarrés le long d’un T, en bout de ponton, tout près de l’entrée du port. Le Moody dépassant de part et d’autre du T.
Le village est très mignon dans sa petite baie. Les maisons sont blanches ou jaune avec des toits en tuiles rouges et il y a peu d’immeubles (de taille modeste), avec les Pyrénées en toile de fond.  Des sculptures d’Aristide Maillol, l’enfant du pays, sont disposées sous les platanes du front de mer. D’autres sculptures en bois flotté et des peintures sont en exposition à l’hôtel de ville.

Dimanche 10 septembre / Banyuls
Journée farniente ou presque à Banyuls. J’ai profité du calme dans le port et du ponton le long de la coque, pour effectuer quelques petites retouches de peinture sur les écorchures dans le wrapping (suite aux assauts du voilier voisin durant la tempête à Palma). Voilà Heolia de nouveau tout beau, tout bleu. 
Le port est très actif et animé, notamment par les allées-venues des bateaux de plongeurs et la ville est très vivante.
Nous avons déjeuné au restaurant « L’o à la bouche » tout proche du petit port. Serveurs amateurs mais plats savoureux. 
Randonnée dans l’après-midi pour contourner la ville par la côte, puis retour en la traversant par ses petites rues. 
Brusque réveil durant la nuit, au retour de nos voisins de ponton, quelque peu éméchés, de leur courte sortie nocturne en mer. La dizaine d’hommes avaient dû emporter suffisamment de boissons pour affronter l’expédition.

Semaine du 28 août au 3 septembre 2023

Lundi 28 août – Palma (visite terrestre à Soller)
Nous avons pris le petit train (comme lors de notre premier séjour à Majorque en 2015 avec Heeren). Le soleil était revenu et la température était parfaite. Nous sommes montés à bord d’un wagon en bois, avec des fenêtres coulissantes, que nous avons ouvertes. Le paysage était très beau et verdoyant. Nous avons traversé la montagne par plusieurs tunnels. Nous sommes arrivés à la ville de Soller et avons pris le tram pour nous rendre au port de Soller. Le tour du port à pied a été rapidement fait. Il nous a semblé plus petit que dans notre souvenir, et surtout plus aménagé. Les sanitaires dans les préfabriqués sont maintenant dans un bâtiment en béton tout propre, avec un restaurant et une piscine à débordement. Très bon déjeuner au restaurant « So Caprichos », invités par André. Puis nous avons repris le tram pour retourner au centre ville de Soller. Nous avons parcouru ses rues et places animées. Le retour en train a été assez pénible, en raison d’un couple et leurs deux jeunes enfants qui se sont évertués à casser les oreilles de tout le monde, en mode continu, aigu et super fort pour surpasser le bruit des roues sur les rails, durant tout le trajet. Retour au port ensuite pour un bout à pied et pour le reste en taxi (dès que nous avons pu en trouver un libre).

Mardi 29 août / Palma
Nous sommes allés faire un grand tour dans Palma et avons vu de beaux immeubles et monuments richement décorés ainsi qu’un très ancien olivier au tronc énorme et noueux qualifié d’arbre remarquable (assurément!). La température avait baissé suite à la tempête et elle était excellente pour marcher.
Le soir nous avons diné au restaurant « El Nautico », surplombant notre ancienne place dans la marina. La salle, au premier étage est ouverte aux vents sur deux côtés et avec la nuit, nous avons regretté de ne pas avoir apporté de pull. L’endroit est chic, joliment décoré et la paella nous a plu ainsi que le merlu frit, sans parler du coulant au chocolat et de la tatin. Très agréable soirée.

Mercredi 30 août / Palma – Platja des Trenc
En quittant Palma, nous avons mis le cap vers l’est. Nous avons suivi le plateau rocheux, piqué de villas par endroit et désert à d’autres. Nous sommes arrivés sur le lieu de notre mouillage. Une longue plage (Platja des Trenc) entre les petites villes de Sa Rapita et Colonia de Sant Jordi. Face à nous, la mer turquoise, puis la plage de sable blanc surlignée d’un trait de végétation. Après le déjeuner, nous n’avons pu résister à l’attrait de l’eau claire, malgré le clapotis et les grosses méduses marron. En vérifiant l’ancrage, j’ai vu d’autres petites méduses blanches-transparentes plus difficile à voir et une raie de bonne taille, tout près de la chaîne de l’ancre.
Le vent a tourné et la houle est entrée de front dans la grande anse, où nous étions installés, rendant le mouillage assez inconfortable. Le soir, est arrivé un superbe trois mâts, sous voiles. Il a semblé vouloir nous éperonner avec son « bout-dehors » dépassant d’au moins trois mètres de la proue déjà pointue. Il a fini jeter l’ancre tout près de nous, comme pour se faire admirer en même temps que le coucher du soleil.

Jeudi 31 août / Platja des Trenc – Palma Nova
Nous avons déménagé de notre plage aux eaux turquoises à la plage de Palma Nova, plus près de Palma. Bien que ce soit aussi du sable, la couleur de l’eau n’était pas aussi jolie. La mer n’était pas très calme, même au mouillage. Nous nous sommes baignés dans le clapot en guettant d’éventuelles méduses et avec tout un tas de vedettes à moteur qui tractaient des skieurs ou des bouées sur lesquelles s’accrochaient des gens, qui passaient entre les bateaux. La nuit a été plus calme avec juste ce qu’il faut de balancement pour être bercés.

Vendredi 1er septembre / Palma Nova (Majorque) – Arenys de Mar (Espagne continentale)
Nous avons levé l’ancre tôt de notre mouillage à Palma Nova. Nous avons rejoint le port de Palma en une heure environ. Nous nous sommes arrêtés à la station service 24/24h. Un monsieur est venu attraper nos amarres. C’était Hans, propriétaire du Moody 45DS Nautilia, tout proche. Nous avons fait connaissance rapidement avec lui et son épouse autour d’un café à son bord. J’ai profité de l’occasion pour faire quelques photos de particularités intéressantes sur son Moody d’un an. Puis nous avons abandonné André sur le quai, il retournait à Cannes. Et nous avons pris la mer en direction du continent vers 8h30. Nous avons contourné l’île de Majorque, avant de pouvoir mettre le cap direct sur Arenys. 
Au début, petite houle d’arrière pas trop désagréable. A environ quinze milles nautiques de l’île, nous avons traversé un banc de grosses méduses marrons.Elles étaient des centaines, souvent par groupes ou par deux. Aucune n’est venue obstruer la prise d’eau du moteur, heureusement.
Le soleil s’est couché. Le vent a tourné et la houle s’est creusée et nous a attaqués de travers. Nous avons ralenti, modifié le cap, les voiles…. pour essayer de minimiser les mouvements du bateau, sans grand succès. Tout ce qui n’était pas attaché à bord a volé. Nous avons dû nous cramponner pour ne pas faire de même. La lune, encore bien ronde, s’est levée et a éclairé la nuit. Nous avons croisé nombre de cargos, ferries, pêcheurs (nous avons dû en contourner un qui tirait son filet, sans dévier d’un poil sa route). Nous avons fait route parallèle avec trois autres voiliers, visibles sur la carte via leur AIS, mais sans les apercevoir  physiquement. Nous avons fait des quarts élastiques, resserrés pour moi, étirés pour Emile. La houle nous a secoués jusqu’à l’entrée du port d’Arenys de Mar, que nous avons atteint 24 heures après notre départ. Ouf! Bateau enfin immobile ou presque.

Samedi 2 septembre / Arenys de Mar
Petit déjeuner, douche et repos le matin. Puis bon déjeuner au restaurant surplombant la piscine dans la marina et sieste pour Emile, petites courses pour moi. Des festivités se sont tenue sur le terre-plein de la marina le soir, avec longs laïus au micro en espagnol, qui n’ont pas compromis une longue et bonne nuit réparatrice.

Dimanche 3 septembre / Arenys de Mar
Pause pendant que le vent prend de la force.

Semaine du 21 au 27 août 2023

Lundi 21 août / Calla Blanco (île d’Ibiza)
Hier nous sommes restés à notre mouillage dans Calla Blanco. Journée de repos, après notre longue traversée de la veille. Je suis allée inspecter la coque, l’hélice et notre mouillage. L’eau était, selon mon estimation, à 27°C (chic!) hélas parcourue de petites méduses. La coque et l’hélice sont recouvertes de petits organismes voyageant clandestinement et qui ralentissent notablement l’allure du bateau ( résultat de notre stationnement prolongé à Castellon). Le mouillage était parfait, l’ancre correctement plantée dans le sable à une trentaine de mètres du bateau. Nouveau bain dans l’après-midi, sans méduses cette fois.
Notre Calla Blanco est restée relativement calme, malgré les allées et venues de bateaux divers et un skieur nautique. Une petite houle légère est venue nous bercer à partir de cinq heures du matin.

Mardi 22 août / Calle Blanco (île d’Ibiza) – Santa Ponza (île de Majorque) 
Nous avons quitté vers 8h00 notre mouillage de Calla Blanco et nous avons traversé sur Majorque, qui est tout de même assez éloignée. Nous sommes arrivés à 17h00. Pas de vent et forte température (36°C). Nous avons mouillé dans la baie de Santa Ponsa, la plus proche de notre route en ligne droite. Son petit port n’accueille que des petits bateaux, mais la baie est très spacieuse. Nous avons trouvé sans difficulté un bon mouillage, apprécié entre autres par de grosses méduses, comme celle qui avait bloqué l’arrivée d’eau des climatisations, quelques jours auparavant. Aucune ne s’est approché suffisamment de nous cette fois. La nuit a été très calme.

Mercredi 23 août / Santa Ponza – Palma de Majorque
Levée d’ancre et route pépère pour Palma. À proximité de cette grande ville, nous avons croisé ferry sur ferry et un grand nombre de beaux voiliers, yachts à moteurs et navettes à touristes, pendant que les vols se succédaient dans les airs.
Nous nous sommes installés au Real Nautico Club de Palma. La boucle est bouclée, Heolia est revenu à son point de livraison par le cargo Aurora, il y a un an et demi. Nous avons vraiment fait du chemin ensemble depuis et nous n’allons pas en rester là.
Petites courses à la supérette du port, lessive près de la lointaine capitainerie et farniente à la piscine, pour nous relaxer ensuite. Pas pour nous rafraichir car l’eau doit être à 30°C, selon mon estimation.
Arrivée d’André, l’ami d’Emile le soir d’un vol direct de Brest. Le choc thermique est rude.

Jeudi 24 août / Palma – Cala Ponsa
André et moi sommes passés à la capitainerie vérifier qu’ils aient bien enregistré notre prochain séjour (un coup de vent est annoncé). Puis nous avons quitté le grand port de Palma et sommes partis en direction de Soler sur la côte ouest.
Nous avons fait le même chemin que la veille en sens inverse et nous nous sommes arrêtés à Cala Ponsa. Nous avons déjeuné, puis nous nous sommes tous baignés avec délice (aucune méduse en vue cette fois). L’eau devait être à 28°C, sans même le petit frisson au trempage initial. Nous avons passé la fin d’après-midi à discuter, lire, etc.

Vendredi 25 août / Cala Ponsa – Cala Blanca
Baignade pour nous trois avec grand plaisir le matin. Puis nous partons en direction du nord avec l’intention d’aller mouiller à Soller. Mais, en cours de route, presque à destination, nous croisons « Ptipoa », le catamaran de Jo et Aurélie que nous avons déjà croisé plusieurs fois. Nous nous arrêtons d’un commun accord dans une belle petite crique, sous l’oeil d’un colossal éléphant de pierre. L’endroit est déjà colonisé par quelques bateaux et notamment cinq voiliers du même type, agglutinés entre eux, à un socle gonflable et à une vedette munie de haut parleurs, d’où sort une forte musique. C’est la foire intégrale. Un petit hélico tourne même au-dessus pour faire des photos aériennes de la fête. Jo met son annexe à l’eau et vient nous chercher avec son fils, pour prendre l’apéro à bord de son catamaran. Nous avons le plaisir de nous retrouver et de nous raconter les évènements, qui se sont passés depuis notre dernière rencontre.
Petit bain rafraichissant et nous repartons. Changement de programme, nous retournons en direction de Palma jusqu’à Cala Blanca. La houle s’est levée, le vent aussi, mais de face. Cala Blanca n’est pas super abritée. Mais nous avons fait pas mal de route et nous décidons de rester dans la baie, au pied des collines plantées de somptueuses villas. La houle persiste toute la soirée et la nuit.

Dimanche 27 août – Palma
La journée a été mouvementée. Les prévis météo nous avaient avertis. Ca a commencé dans la matinée par un premier coup de vent violent. Nous sommes passés en une minute maxi de vent zéro à 40 noeuds. Nous avons entendu le vent arriver…. Après, le bateau s’est mis à ruer sous ses amarres, car le vent venait de côté et le bateau à tribord est un vieux gréement tout léger, fin et bas sur l’eau, qui ne nous protégeait pas du tout et au contraire se frottait à nous, car en plus ses amarres étaient lâches. Un déluge a accompagné le vent. Le tout a duré environ deux heures et le vent s’est calmé, puis le soleil est revenu.  
Nous en avons profité pour sortir marcher autour du petit lac qui est au pied de la Cathédrale monumentale, puis devant celle-ci  (fermée le dimanche) et à travers la vieille ville. De grandes zones du port étaient couvertes de débris végétaux et autres et dans les rues des branches et des monceaux de feuilles arrachées aux arbres jonchaient le sol. Les nuages revenaient quand nous sommes rentrés au bateau et un second passage de vent violent s’est produit ensuite avec des pointes à plus de 45 noeuds. Nous étions un peu inquiets pour nos amis des deux catamarans Ptipoa et EastWest au mouillage à Majorque et Minorque. Mais nous avons été rassurés par leurs messages un peu plus tard (pas trop de casse à bord, mais quelques frayeurs).
Ici on entendait des sirènes et nous avons appris que l ’un des paquebots du port de Palma a rompu ses amarres et a terminé sa course folle contre un pétrolier. La nuit a été relativement calme.

Du 16 au 20 août 2023

Du mercredi 16 au samedi 19 août / Castellon de la Plana
Le mois dans la fraicheur humide de Brest s’est rapidement écoulé, durant lequel nous avons enfilé pulls, pantalons et chaussettes. Le 16/8, nous nous sommes rendus à Nantes en voiture de location et avons pris un vol Ryanair pour Valence. Nous avons passé la nuit à l’hôtel, à proximité de l’aéroport, dans une zone de chantier de démolition d’une autoroute aérienne.
Le lendemain matin nous avons rejoint Castellon en train et tram. Heolia nous attendait sagement à quai. Nous avons reconnecté tous les instruments et rapidement constaté la défection de la climatisation, de notre second frigo (le premier était déjà en panne) et celle du propulseur avant…. Rien que ça! 
La température de la mer a bien augmenté en Méditerranée. Dans le port Castellon, les méduses prolifèrent et elles ont une taille impressionnante. Nous en avons été les victimes indirectes. Une grosse méduse qui passait à proximité de la prise d’eau des climatiseurs, s’est vue happée et s’est transformée en ventouse super efficace. Résultat une panne qui a nécessité l’aide d’un plongeur pour décoller l’intruse et rétablir la situation. Merci le réchauffement climatique !!!
Le problème frigo a été rapidement résolu par l’achat d’un petit réfrigérateur, qui a trouvé sa place dans la coursive skipper (condamnant la salle d’eau, que nous n’utilisons pas et réduisant l’accès à la cabine). 
Le défaut de propulseur avant nous inquiétait bien davantage. Car le même problème avait retardé notre départ d’Antibes, de plus d’un mois, l’année précédente. Trouver un réparateur autour du quinze août à Castellon semblait très hasardeux. Heureusement, Emile s’est enquis de vérifier aussi le fonctionnement de l’enrouleur des voiles et du guindeau. Aucun d’eux n’a fonctionné. La faute incombait donc à une connexion électrique commune. L’interrupteur en cause (mauvais contact) a rapidement été localité et le problème réglé, à notre grand soulagement. 
Nos trois nuits sur place ont été « agrémentées » de la musique du festival SOM 2023, installé à l’autre bout de la marina, mais avec d’énormes haut-parleurs.

Dimanche 20 août / Castellon – Ibiza (Calle Blanco)
A sept heures du matin nous étions à la station service du port de Castellon, pour faire le plein de gaz oil. Nous en sommes repartis directement vers le large, cap sur Ibiza. La mer était d’huile et le vent inexistant. La traversée nous a semblé longue. A vingt heures, nous sommes arrivés dans la petite baie nichée derrière le Capo Blanco, que nous avions sélectionnée et qui était moins encombrée que les autres, car dépourvue de plage. Il ne restait plus qu’à jeter l’ancre. Mais le guindeau a obstinément refusé de fonctionner. Une plongée dans la cale avant a mis en évidence un fusible fondu. Il a fallu le changer puis débloquer l’ancre, avant de pouvoir mouiller. Le soleil s’était couché entre-temps et la nuit était tombée. Nous avons pu enfin souffler et passer une nuit très calme.

Semaine du 10 au 16 juillet 2023

Lundi 10 juillet – Castellon ( Montanejos en voiture)
En avant pour les eaux claires de la Fuente de Los Baños à Montanejos, à plus d’une heure de route de Castellon. Nous avons pris la petite route tortueuse, qui coupe à travers la montagne et ses forêts de pins. L’accès aux piscines naturelles est payante (3€). Rien que la vue en vaut la peine. La montagne est coupée nette par une gorge étroite et profonde, au fond de laquelle une eau cristalline et fraîche (25°C) nous a attirés comme un aimant. Nous nous y sommes immergé avec délice. J’ai nagé jusqu’à la gorge et je l’ai suivie en nageant jusqu’à la sortie de la passe, où le cours d’eau disparaît dans une jungle végétale. Dommage, mon appareil photo n’est pas étanche et je n’ai pas pu capturer la couleur vert du Nil de l’eau ni la verticalité des parois rocheuses de chaque côté de la voie liquide. La plupart des gens avaient prévu le pique-nique, pas nous hélas.
Nous avons déjeuné à Montanejos, où il est quasi impossible de se garer et j’ai fait un tour dans le village à pied, à la recherche d’une tour arabe intégrée dans une façade d’hôtel.
Le soir, apéritif sur Heolia, avec notre sympathique voisin belge, qui nous a raconté ses « aventures » avec ses yachts à moteur et nous a fait la visite de » Geba » son 62 pieds, amarré à notre tribord.

Mardi 10 au vendredi 14 juillet – Castellon
Nous avons préparé le bateau à son repos d’un mois à flot à Castellon, ainsi que notre départ, avec quelques balades locales à vélo et plongées dans la piscine. Vendredi nous avons pris l’avion de Valence à Marseille (pour envoyer le jeu de voiles de rechange du Moody, qui se trouvent dans un box près de Cavalaire, à un acheteur américain).
Ensuite pause fraîcheur d’un mois à Brest!

Semaine du 3 au 9 juillet 2023

Lundi 3 juillet – Valence / Castellon de la Plana
Nous avons quitté notre place au port à 8h00 pour faire route vers Castellon, avec vent et courant dans le nez. Nous avons longé la côte, qui est assez inintéressante jusqu’à notre destination. Cette fois, comme nous allons laisser le bateau près d’un mois et demi à quai, nous avons adhéré au club nautique local et avons de ce fait, droit à un quai en dur, tout près de la ville et non pas relégué près du chantier, comme à notre premier passage. Hélas, la houle nous y a suivis et elle a chahuté le bateau une partie de la nuit, après un orage et une bonne averse le soir.

Mardi 4 juillet – Castellon
La pluie a commencé de lessiver le bateau durant la nuit. Nous avons terminé au jet dans la matinée, pour finir d’éliminer le sable du Sahara (toujours omniprésent) et le sel récupéré la veille dans les embruns. Notre voisin, sur un yacht à moteur est belge. Toute une diaspora belge semble s’être installée ici (trois pavillons belges rien que sur notre quai). De l’autre côté se trouve un voilier en mauvais état, au nom surprenant de « Panic ». Aucun pare-battage et un support de cane à pêche agressif, que nous avons dû recouvrir d’une bouteille de plastique pour l’amadouer.
Petites courses au magasin Mercadona proche et farniente l’après-midi, au bord de la piscine du club nautique.

Mercredi 5 juillet – Castellon
Tramway, train et taxi pour nous rendre chez le loueur de voitures à l’aéroport de Valence. Le chauffeur de taxi, un espagnol né à Paris, nous fait un grand monologue d’extrême-droite complotiste ahurissant. Le retour à la marina a été bien plus rapide en voiture.

Jeudi 6 juillet – Castellon (Benicassim et Vilafamés en voiture)
Départ le matin pour Benicassim, une grande ville balnéaire, située au nord de Castellon. Nous sommes allés sur le front de mer voir la Tour de Saint Vincent. Un gros cube de pierre rouge, sans grand attrait. Nous avons déjeuné au restaurant en essayant d’éloigner les mouches qui nous harcelaient. Puis nous avons marché le long de la promenade, qui longe la plage, surnommée  « la route des villas ». Entre quelques hauts immeubles sans aucun cachet, nous avons effectivement découvert quelques villas anciennes. Nous avons parcouru la partie dite « Corte celestial » pendant à la partie « El infierno », où les premiers habitants faisaient tellement la fête, que le lieu a été baptisé enfer. Nous avons coupé court à la promenade en raison de la chaleur, des mouches et de l’attrait limité des villas.
Nous avons pris la route de Vilafamés, à l’intérieur des terres. Elle passait par la montagne et des parties de voies assez dégradées. Mais le paysage était très agréable, dans des collines boisées, verdoyantes et sous le regard de petits pics de roche rouge. Nous avons traversé le « Désert de las Palmes », .auquel a succédé une plaine cultivée d’arbres et arbustes fruitiers et au sol rouge.  Le village de Vilafamés se trouve sur le contrefort de collines boisées et de roches rouges également. Il est surmonté d’un château rouge, flanqué, en contrebas, d’une église rouge et entouré de maisons blanches ou rouges aux toits rouges. Le château fort, bien assis sur la roche, est accessible en totalité. Il offre une vue imprenable sur toute la plaine. Autres particularités du village, l’énorme rocher rouge oxydé, en saillie, qui semble vouloir écraser les maisons du dessous, et les balcons en fer forgé dont les socles sont recouverts de carreaux de céramique décorés. Charmant village!

Vendredi 7 juillet – Castellon
Les préparatifs pour laisser le bateau commencent. Hier nous avons installé les amarres avec les gros ressorts d’acier entre la poupe et le quai, en prévision d’éventuels coups de vent, durant notre absence. Nous avons ajouté une paire d’amarres classiques sur les taquets des côtés du bateau, reliées au quai, en secours. Là, le bateau ne devrait pas s’échapper.
Balade à vélo après-midi, le long de l’immense plage, au nord de Castellon. Les kits-surfs s’en donnaient à coeur-joie, avec le vent.

Samedi 8 juillet – Castellon (Navajas, Segorbe et La Vall d’Uixo, en voiture)
En route pour Navajas, au sud de la région de Castellon, à l’intérieur du pays. C’est un petit village, qui possède des sources, une cascade, quelques grosses maisons et surtout une petite place du village avec un immense orme centenaire, autour duquel tout le monde se réunit le samedi matin (au moins), pour une collation et discuter, discuter et discuter. 
Nous nous sommes ensuite rendus à Segorbe. Cette ville, plus conséquente, comporte un château sur un promontoire visible de loin et surprenant, car l’intérieur de la muraille est couvert d’arbres dont on voit les troncs nus surmontés du feuillage. Un concert de klaxons nous a accueillis dans la vieille ville. D’énormes camions avançaient au pas dans les ruelles, les uns derrière les autres, en klaxonnant, pour manifester leur mécontentement, (nous ignorons la raison). Après un tour dans les ruelles de la vieille ville, je suis montée au  château, constitué d’un mur d’enceinte et de quatre tours, très bien restaurés, et un petit bois à l’intérieur. 
Nous avons déjeuné dans un excellent restaurant, le « Gastroadicto ». Le menu court de trois entrées surprenantes, un plat principal et un dessert, était succulent.
La dernière ville de notre planning était La Vall d’Uixo, que nous avons parcourue rapidement, sans lui trouver grand attrait, hormis l’ermitage de la Sagrada Familia, un peu en dehors de la ville.
Trempette à la piscine au retour pour un peu de fraîcheur.

Dimanche 9 juillet – Castellon
Nous avons évité les promeneurs du dimanche et sommes restés au bateau. Nous avons enfourché les vélos et nous avons suivi la plage au nord de Castellon, avec l’intention d’aller jusqu’à l’aéroclub. Intention contrariée par la crevaison du vélo d’Emile. J’ai quand même poussé jusqu’au petit aéroclub et vu sa piste mangée par les herbes et quelques petits avions à moteur au parking. Des parachutistes revenaient avec leurs draps dans les bras. Emile est allé chercher la voiture pour rapporter le vélo crevé à la marina.

Semaine du 26 juin au 2 juillet 2023

Lundi 26 juin – Denia Espagne continentale / Cala bassa (Ibiza)
Lever à l’aube, pour une nouvelle traversée jusqu’à Ibiza. Le temps est au beau et la mer agréable. Le bateau connait la route par coeur. Nous jetons notre ancre toute neuve dans la Cala Bassa, où nous avions dérapé à notre première visite. On ne va quand même ras rester sur un échec! Cette fois, nous semblons vissés sur place, malgré le mouvement circulaire incessant que le bateau effectue, sous le vent. Autour de nous toutes sortes « d’objets flottants » identifiés ou non, vont et viennent, musique au vent et à fond de train (planches à moteur, scooter des mers, barques à touristes, voiliers, vedettes….). Notre bateau intrigue et nous vaut regards curieux et remous, par la même occasion. Heureusement le soir les bruyants dérangeants retournent à la ville et nous restons au calme en compagnie d’une troupe d’autres voiliers.

Mardi 27 juin – Ibiza (Cala Bassa / Cala Charraca)
Nous avons changé de mouillage pour une autre baie, la Cala Charraca, presqu’au nord de l’île. La côte est très sauvage, collines verdoyante à l’intérieur et falaises abruptes sur la mer, avec de temps en temps une petite baie, où se nichent quelques maisons et des bateaux. Cette baie est large et bien que déjà investie par un paquet de voiliers et yachts, il restait suffisamment de place pour nous. Nous avons jeté l’ancre dans le sable et après, comme il faisait très beau et chaud, j’ai mis le masque pour aller voir comment elle était accrochée et combien de chaîne j’avais déroulé (je compte les secondes). L’ancre était tellement plantée dans le sable qu’on ne la voyait quasiment plus. Par contre il y avait moins de chaîne que je ne pensais. On en a donc jeté un peu plus par sécurité. Nous avons gonflé le paddle pour faire un repérage avant réparation de l’accroc sur le côté et griller au soleil.
Emile s’est baigné aussi dans l’eau claire de la baie. La nuit aurait été calme, si une houle pénible n’était pas venue secouer le bateau qui prend un malin plaisir à se placer perpendiculairement, d’où un roulis constant. 

Mercredi 28 juin – Ibiza Cala Charraca / Valence (Espagne continentale)
Comme la houle nous avait levés tôt, nous sommes partis tôt également pour continuer notre tour de l’île dans le sens horaire. La mer était « déformée » et inconfortable.  Nous avons sauté l’escale initialement prévue devant Santa Eulalia de Rio, passé la ville d’Ibiza et son château, pour aller jusqu’à Formentera, une autre île voisine. Dans la passe étroite, qui permet le passage entre le côté ouest et est de l’île, il y avait affluence. Ferries, yacht et voiliers se croisaient et se doublaient. Nous nous sommes insérés dans le flux, puis avons mis le cap sur le front rectiligne et très bas de l’île, où une suite continue de navires en tous genres étaient agglutinés, les plus petits devant, les plus gros derrière. Nous avons trouvé un espace libre dans 7 m de fond et avons jeté l’ancre. Le ciel était tout voilé par un nuage diffus de fumée, originaire sans doute des feux de forêt du Canada.
Après le déjeuné, ballottés par la houle et les vagues générées par les bateaux qui se faufilaient entre nous, Emile et moi avons décidé d’opter pour un repli stratégique vers le continent, afin d’y trouver un endroit moins recherché et plus calme. « Trois petits mouillages et puis s’en vont! »
Une fois passés au nord ouest de l’ile, la houle s’est allongée et réduite et la navigation est devenue agréable. Nous avons croisé encore de gros ferries (pas étonnant qu’il y ait foule sur l’île), des cargos, quelques voiliers et pêcheurs, pas toujours visibles sur l’AIS. La lune a bien participé à diminuer l’obscurité. Emile a assuré la plus grande partie des presque douze heures de navigation. A notre arrivée à Valence à 2h00 du matin, le ponton d’accueil était occupé. Le marinero nous a dirigé sur le premier quai contigu, devant un bar…. heureusement fermé. Le temps de nous amarrer près d’un énorme catamaran et dodo, enfin!

Jeudi 29 juin – Valence
Après la courte nuit précédente, nous avons pris notre temps pour récupérer. Le bar a commencé à se peupler après midi et nous a diffusé de la bonne musique non stop. C’est juste un rien gênant de se sentir observés par tous les clients assis à la terrasse. Emile avait une visioconférence dans l’après-midi. Je suis allée me balader en ville, ça fait une sacré trotte. La foule était à la plage et côté port aussi.
Le coup de vent annoncé est arrivé durant la nuit. Mais notre place s’est révélée excellente, amarrés au quai en dur et abrités du vent par le bar et le gros catamaran voisin.

Vendredi 30 juin – Valence
Vélo pour nous hier. Le but de la balade était la « coulée verte » du jardin de Turia, le lit de l’ancien Rio (détourné), qui serpente dans la ville de Valence. Mais en voulant rejoindre son extrémité, côté mer, nous nous sommes fourvoyés dans la zone portuaire, puis dans un « no man’s land », un immense terrain vague, avec des morceaux de large route menant à des culs de sac (barrières surmontées de barbelés), encombrés par endroit de vieux meubles cassés, morceaux de verre et bordé d’un bidon ville. Nous avons fini par nous en extraire et retrouver la civilisation. Notre exploration touristique s’est arrêtée là. Nous avons mis le cap retour, avec un bon vent dans le nez. Une réception s’est tenue au bar le soir, avec foule et musique boum-boum.

Samedi 1er juillet – Valence
Le wrapping bleu ciel du bateau commençait à souffrir de quelques égratignures dues aux amarres, à l’ancre, à un bateau indélicat et à un rivet sur un catway. Ce matin, le calme de l’eau du port nous a permis de mettre à l’eau le paddle. Je suis grimpée dessus et Emile m’a tirée au niveau des écorchures, pour que je puisse les recouvrir de peinture acrylique bleu ciel. De loin le résultat est bluffant, les blessures ont disparu, et le gel-coat est protégé. Balade à pied dans l’après-midi et cocktails au bar, au retour.

Dimanche 2 juillet – Valence
Tâches domestiques le matin, balade à vélo l’après-midi, le long de l’immense plage de Valence (autant en largeur qu’en longueur).

Semaine du 19 au 25 juin 2023

Lundi 19 juin – Denia
Journée farniente, nous en avions bien besoin tous les deux et nous l’avons appréciée. Nous sommes restés au bateau, hormis une balade en fin d’après-midi dans les environs. Emile a commandé en France une ancre Spade de 55 kg pour remplacer l’ancre conventionnelle de 40 kg, actuellement à poste et vraisemblablement sous-dimensionnée pour nos quelques 28 tonnes. La nouvelle ancre devrait arriver jeudi à Denia.

Mardi 20 juin – Denia (Alicante en voiture)
Nous avons traversé des collines verdoyantes puis plus sèches pour arriver à Alicante. Des rues étaient barrées un peu partout, empêchant l’accès de certains parkings. Nous en avons trouvé un à la marina, près du centre historique. Après le déjeuner, nous avons déambulé le long de la « Esplanada de España »,  plantée de palmiers et autres caoutchoucs gigantesques. Une affiche nous a appris que nous étions dans la période des « Fogueres de la Sant Joan » (feux de la St Jean), ce qui a expliqué toutes les rues fermées et les scènes de personnages hauts en couleurs, installés sur les rond-points, aux croisement et autres places du centre. Ces énormes figures en carton et bois « Hogueras » seront finalement brulées la nuit de la St Jean.
Ensuite nous avons pris la direction d’Elche (ou Elx), qui est connue pour son immense palmeraie et ses jardins. Nous nous sommes garés près de l’un d’eux et avons pu voir des palmiers, des palmiers et encore des palmiers. Nous sommes rentrés à Denia par la côte, en passant au-dessus de Benidorm, la ville aux nombreux gratte-ciels, que nous avions vue de la mer. La chaleur est arrivée: 30°C au bateau, dedans comme dehors.

Mercredi 21 juin – Denia
Nous avons décidé de voir la côte, au nord de Denia (en vert sur la carte Michelin, donc à voir). Nous avons traversé une longue zone d’hôtels et de résidences de vacances, à l’écart de la mer. Puis nous sommes tombés sur un cul de sac au bord d’un petit rio, sans pont. La bifurcation pour rejoindre la nationale est digne des routes d’Albanie. Nous avons persévéré jusqu’à Oliva, une petite ville balnéaire, sans charme particulier. Fin de l’exploration, courses et retour de la voiture au loueur.

Jeudi 22 juin – Denia
Un marinero et moi avons aidé Emile à retirer l’ancre que nous voulons remplacer de son logement (en utilisant la drisse de spi, avec et un winch de l’arrière). Puis il l’a désolidarisée de l’émerillon de la chaîne et je l’ai rangée et bien attachée dans le coffre avant. Ensuite nous avons attendu la livraison de l’ancre Spade, commandée en France. Qui nous a fait faux bond ce jeudi, problème de livraison. Grande douche du bateau et lessive ont occupé le reste de la journée. Emile a branché la climatisation pour la première fois cette saison (ça fait du bien quand il fait 33°C dehors et dans le bateau).

L’ancre d’origine

Vendredi 23 Juin – Denia
L’ancre Spade nous a finalement été livrée sur palette, après déjeuner. Nous l’avons déballée, montée à bord et installée (avec un peu d’aide de nos voisins). Emile était confiant sur la compatibilité, mais j’ai été soulagée qu’elle s’adapte au davier existant. Sa couleur jaune se marie avec nos oiseaux de la proue (la classe!). Reste à la tester maintenant, sur un vrai mouillage forain, autour d’Ibiza, sans doute).
Toute une équipe de tournage de film a investi notre quai. Une vingtaine de personnes tournaient autour d’une jeune femme, qui faisait un speech d’une ou deux minutes devant le port, pendant que des figurants passaient près d’elle. La prise a été recommencée au moins cinq fois, avant que tout le monde déménage de l’autre côté de la capitainerie. Joli coucher de soleil sur les palmiers illuminés de la marina, pour finir la journée.

Samedi 24 et dimanche 25 juin – Denia
Nous sommes prêts à retourner à Ibiza, mais nous décidons d’attendre la fin du week-end, en espérant y trouver un peu moins de monde au mouillage. La chaleur est bien arrivée cette fois et la climatisation est la bienvenue, particulièrement la nuit.

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